

REVUE D'ACTUALITE DES DROITS
FONDAMENTAUX DE L'ALYDE
EDITION N°17




Sous la direction scientifique de Gaëlle Marti (Professeure de droit public, Directrice du Centre d'Études européennes, Responsable du Master Droit européen des droits de l’Homme de l’Université Lyon III) et de Loïc Robert (Maitre de conférences de droit public, directeur adjoint du Centre d'Études européennes, Responsable du Master Droit européen des droits de l’Homme de l’Université Lyon III).
Avec la participation de : Margaux Camblong, Rachel Delamare, Amélie Demeure, Justine Gajda, Garance Guigue, Camille Magalhaes Lopes, Clara Torchet-Dit-Renard, et Joseph Vnuk.
Nous retrouvons aujourd'hui nos lecteurs et nos lectrices à l'occasion de la publication de la dix-septième édition de la Revue d’Actualité des Droits Fondamentaux de l’ALYDE, entièrement rédigée par les étudiantes et étudiants ainsi que la direction du Master Droit européen des droits de l’Homme de l’Université Lyon III, réunis au sein de l’ALYDE et en partenariat avec la Clinique juridique de la Faculté de Droit et la Commission Droits de l’Homme du Barreau de Lyon.
Cette revue bimestrielle paraît sur le site de l’ALYDE avec pour vocation d’éclairer les praticiens du droit sur l’actualité jurisprudentielle des droits et libertés fondamentaux tant à l’échelle européenne que nationale. La présente édition n°17 de la Revue couvre la période de juillet à août 2024.
La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme a été fournie durant ces deux mois, quatre arrêts sont abordés. La Cour a rappelé l'exigence de présomption d'innocence dans le cas des procédures connexes, mais aussi l'exigence de respect du principe de légalité des délits et des peines. La question de l'obligation de moyen incombant aux Etats quant à la réduction des trafics de médicaments en prison, enfin la Cour s'est prononcé sur l'incrimination générale d'actes d'actes sexuels, en justifiant une telle mesure par l'article 8 de la Convention.
La Cour de justice de l’Union européenne a, quant à elle affirmé qu'elle ne s’oppose pas au droit pour un prévenu d’assister à son procès par visioconférence. Elle a également considéré que la nécessité d'une durée de résidence de dix ans pour obtenir une prestation sociale constitue une discrimination indirecte pour les résidents ressortissants d’un État tiers au sens.
En ce qui concerne le droit interne, le Conseil Constitutionnel a admis que l’absence d’obligation de notification de la décision de saisi d’un immeuble d'un majeur protégé dont il est propriétaire est contraire à la Constitution.
De son côté, le Conseil d’État précise que le droit de consultation du dossier pénal par les avocats n’inclut pas le droit d’en reproduire les pièces et également l'inopérance du moyen tiré de la violation de l’article 3 CEDH en l’absence de risque imminent dans le cas d'une extradition.
Enfin, la Cour de cassation a rendu un arrêt affirmant l'inopposabilité des Conventions internationales de protection des droits de l’enfant à des États non parties.
1. JURISPRUDENCE EUROPEENNE INTERESSANT LES DROITS FONDAMENTAUX
1.1. JURISPRUDENCE DE LA COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME
L’exigence de présomption d’innocence dans une procédure connexe à celle pour laquelle le requérant est mis en examen.
CEDH, 4 juillet 2024, Gravier c. France, n°49904/21
La Condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme en raison d’une sanction pénale allant à l’encontre du principe de légalité des délits et des peines.
CEDH, 9 juillet 2024, Delga c. France, n°38998/20
Décès d’un détenu toxicomane en prison : la CEDH conclut à l’absence de faute de l’État français, soulignant l’obligation de moyens face aux trafics de médicaments.
CEDH, 11 juillet 2024, Sahraoui et autres c. France - Requête n° 35402/20
L’incrimination générale et absolue de l’achat d’actes sexuels par la France ne viole pas l’article 8 de la Convention.
CEDH, 25 juilet 2024, 5ème section, AFFAIRE M.A. ET AUTRES c. France, n°63664/19 et 4 autres.
1.2. JURISPRUDENCE DE LA COUR DE JUSTICE DE L'UNION EUROPEENNE
La Cour ne s’oppose pas au droit pour un prévenu d’assister à son procès par visioconférence tant que les garanties d’accès au procès équitable sont conservées.
CJUE, 4 juillet 2024, C-760/22
La condition de dix ans de résidence pour obtenir une prestation sociale constitue une discrimination indirecte pour les résidents ressortissants d’un État tiers au sens de la Directive 2003/109